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Aider un enfant en deuil


La mort d’un proche éprouve toujours un enfant, néanmoins, tout doit être mis en œuvre pour que sa vie qui commence n’en soit pas totalement bouleversée

Même si nous avons longtemps cru qu’un enfant ne comprenait pas la réalité de la mort et qu’il était préférable de le tenir à l’écart de la famille pendant tout le temps des obsèques et même ensuite, nous savons aujourd’hui que tous les enfants, quel que soit leur âge, ressentent le deuil.

Si les manifestations du deuil de l’enfant peuvent dérouter les adultes de son entourage, chaque enfant comprend cependant, à sa manière, qu’un grand bouleversement se produit dans sa vie, qu’il s’agisse de la perte d’un des deux parents, d’un frère ou d’une sœur ou d’un membre de la famille proche.

Un enfant réagit suivant son âge

Même chez le tout petit enfant, à partir de six mois, des attitudes liées au deuil peuvent être constatées. Jusqu’à deux ans, l’enfant manifestera surtout sa recherche du parent disparu, souvent accompagnée de colère contre ce qui est perçu comme un abandon, suivie d’une période dépressive qui doit absolument être surveillée.

De deux à cinq ans, l’enfant est familiarisé avec l’idée de la mort mais il n’en comprend pas encore l’aspect définitif. Il faut alors avant tout lui dire la vérité – que le parent est mort – et le persuader qu’il n’y est pour rien car c’est l’âge où un enfant ramène tout à lui.

A partir de cinq ans, le caractère définitif de la mort est souvent intégré par l’enfant. Cependant, les attitudes à surveiller deviennent alors, en cas de décès d’un des parents, le repli sur soi puis la volonté de remplacer le parent disparu ou de s’identifier à lui.

Enfant et chien devant fenêtre

Le plus important est d’entourer et de rassurer l’enfant

Les réactions des enfants lors d’un décès déconcertent souvent ses proches

Face à la mort d’un proche, un enfant agit parfois comme si rien ne s’était passé. Cette indifférence apparente est toujours une protection qui cédera la place à l’expression du chagrin, si l’attitude des adultes de son entourage aide l’enfant à l’exprimer.

L’enfant peut également adopter un comportement ou des propos » égoïstes » quant à la perte de son propre bien-être, de ne pas savoir qui s’occupera de lui, la peur que l’autre parent meure ou que lui-même disparaisse.

Il peut également exprimer sa tristesse ou sa colère par de l’agressivité, surtout si le parent restant ou les deux parents ne parviennent pas, à cause de leur propre deuil, à le rassurer et à le réconforter.

Faut-il dire la vérité à un enfant ?

Il est inutile de cacher la réalité à un enfant, malgré le désir normal de son entourage de le protéger lors d’un deuil. Tôt ou tard l’enfant apprendra la vérité. Et, parce qu’il a une totale confiance en ses parents, c’est à eux ou à un adulte proche, de la lui dire.

Enfants qui jouent

Le plus important est d’entourer et de rassurer l’enfant

Un enfant en deuil a besoin de beaucoup de disponibilité que son ou ses parents, éprouvé(s) également ne pourront peut-être pas lui donner. Un autre adulte proche peut alors l’aider mais il est important que l’enfant ne soit pas éloigné durablement de son milieu familial. Il doit être rassuré sur le fait qu’on ne le laissera jamais seul, qu’il continuera d’être aimé. Il doit être aidé dans les moments difficiles, comme le retour à l’école.

Un enfant doit-il assister aux obsèques d’un proche ?

L’enfant, comme l’adulte, peut être aidé par le rituel des obsèques, qui rend la mort réelle et lui permet de participer à l’émotion de toute la famille. Si l’enfant souhaite y assister, il pourra être accompagné par un adulte qui s’occupera plus particulièrement de lui.

Si il ne veut pas participer aux obsèques, il pourra néanmoins choisir des fleurs, faire un dessin ou un poème…

Un enfant a la capacité de survivre à toutes les épreuves

A condition qu’on lui dise la vérité, qu’on lui permette de poser des questions, d’exprimer ses sentiments avec ceux qu’ils aiment et bien sûr d’entretenir le souvenir de l’être cher.