La première est l’acceptation de la réalité de la perte. La mort plonge les survivants dans une espèce d’irréalité diffuse. Les expressions « Ce n’est pas vrai », « J’ai l’impression de vivre un cauchemar » le disent et reviennent souvent même si d’une personne à l’autre, les réactions sont diverses. Les unes se taisent, les autres pleurent. Certaines s’activent pour masquer leur chagrin. Quoi qu’il en soit, accepter la réalité est indispensable sinon le deuil ne peut commencer. C’est pour cette raison que l’on conseille de voir le corps de la personne morte pour enregistrer l’image de la réalité, même si – évidemment – la démarche est très pénible. En cas d’accident défigurant, Manu Keirse va dans le même sens en soulignant la difficulté de réaliser la mort si l’on a pas été confronté à l’image du défunt (que l’on peut « découvrir » partiellement dans les cas où le corps et/ou le visage du mort sont quasi méconnaissables). À ce stade, comprendre ce qui s’est passé (où, quand, comment ?) est également essentiel.
Sans vouloir trop planifier les choses, sans vouloir les simplifier non plus, car chacun est différent et a ses réactions personnelles, Manu Keirse évoque quatre étapes normales et nécessaires sur le chemin du deuil.