Il n’y a pas à juger. Des mots tels que courage ou lâcheté n’ont rien à faire ici. Seul le mot souffrance est approprié.
Ce n’était pas un désir de mort, mais un désir de mettre fin à une souffrance devenue intolérable. Un appel à une vie autre dont cette personne avait perdu les moyens de trouver la clé. Pour tuer cette souffrance, elle n’a pas trouvé d’autre solution que de se tuer avec.
Certes, tout être est libre de se suicider, mais c’est le plus souvent la liberté de ceux qui ont perdu toute liberté. Sans doute est-ce là la plus grande ambiguïté du suicide.
Au moment de la découverte du corps, une enquête va être décidée.
Vous pouvez la ressentir comme un traumatisme qui vient de s’ajouter à votre douleur.
Vous devez savoir qu’une telle enquête est utile, pas seulement pour la Justice : elle permettra surtout de connaître de façon certaine la cause de la mort de votre proche, d’en préciser les circonstances et aussi d’éliminer toute autre hypothèse explicative.
Si, en ce moment le chagrin vous submerge, dans les jours et les semaines à venir, beaucoup de questions vont surgir, et parfois devenir obsédantes : vous chercherez à vérifier ce qui a pu se passer juste avant la mort, à ce moment-là, le doute pourra vous habiter. C’est alors que l’enquête réalisée sera utile pour apaiser votre questionnement.
C’est pourquoi vous allez rencontrer les policiers ou les gendarmes.
Ils ne sont pas là pour suspecter les uns ou les autres, mais seulement pour réunir les éléments matériels, les témoignages afin de mieux connaître les circonstances personnelles, administratives, liées à une mort par suicide.